Pacific 1976 – 1980
Les premières « grandes années » !
Toutes les grandes salles nous ouvrent leurs portes :
Le Ménestrel à Donceel, notamment, une fois par mois, après quelques solides discussions avec le « manager », Monsieur Guillaume, car nous refusions de jouer sur la sono de la salle, beaucoup trop « italienne » à notre goût.
On ne jouait déjà plus les Frédéric François et autres Franck Michaël : c’étaient 4/5 nouveautés, des « hits », par semaine.
Nice and Slow (Jessie Green), Show me the way (Peter Frampton), Daddy Cool (Boney M.), Sorrow (Mort Schuman), Hôtel California (Eagles), YMCA, Ti amo, Grease, Let’s all chant …et les Bee Gees !
C’était notre « marque de fabrique ». On a joué tous les titres de l’album « Saturday night fever ». Une folie dans les salles, car très peu de groupes y arrivaient, à l’époque.
Les autres « Olympias » qu’étaient, pour nous, le Métropole (Carnaval) à Waremme, l’IPES à Huy, les Rendanges à Jodoigne, le Palais des Congrès à Liège, nous ont accueilli à bras ouverts mais aussi des salles plus petites comme le New-Pub à Jandrain, Soctia à Huppaye, le football à Folx-les-Caves, et, bien sûr, presque toutes les salles des environs, avec une mention toute spéciale pour « notre repaire » : le Palace à Hannut.
Comment évoquer la carrière de l’orchestre sans parler de Micheline et Jean-Marie !
Raz-de-marée à chaque Bal, chaque Thé-dansant, y compris le réveillon de nouvel-an où les places assises étaient réservées six mois à l’avance.
Micheline qui nous chouchoutait comme les fils qu’elle n’a jamais eu et Jean-Marie qui m’expliquait comment chanter du Sardou comme « Bobo » (des Altesses), qu’il vénérait.
Je n’étais pas « assez près » des intonations, comme il souhaitait … puis les « Bee Gees », c’était des voix d’homos hein … sic !
Je faisais mine de l’écouter attentivement, car le gaillard savait vous tenir au bar … jusque très tard (ou tôt), pour vous convaincre !
Bah, on modifiait (trèèèèèès légèrement …) le répertoire, pour lui faire plaisir.
On a même fait du « Grand Jojo » … en costumes !
Mais il avait tout de même la sagesse de me confier, en fin de soirée : « Pour un organisateur, si sa caisse est pleine, tu as toujours bien joué » ! Un vrai commerçant quoi …
J’ai toujours éprouvé une grande tendresse pour ces deux personnes, jusqu’à leur décès.
C’est l’époque, aussi, où Jean-Claude a délaissé la guitare solo pour passer au piano et au synthé … un premier prix de conservatoire qui joue de « son » instrument … ça s’entend de suite !
Avec les premiers synthétizers, d’abord monophoniques (les célèbres ARP), puis, très vite polyphoniques (2 puis 3 notes).
Une petite révolution dans les groupes. Nous étions les premiers à « officier » avec deux claviéristes plutôt que deux guitaristes : Hermès a développé sa technique pour remplir les deux rôles, rythmique/solo.
Mais l’essentiel était cette sonorité « nouvelle » qu’offraient deux claviéristes, avec 3 instruments chacun : nous pouvions « approcher » beaucoup plus précisément la sonorité des disques. Jean-Claude revenait à la guitare pour AC/DC, Deep Purple ou l'éternel "ça plane pour moi" ...
Mais, Jean-Claude au piano, c’était tout de même « quelque chose ».
Que les autres groupes nous enviaient. Supertramp, Elton John, Balavoine, Richard Clayderman, Mort Schuman … etc : tout cela « sonnait lourd » !
Et ça, le public ne s’y est pas trompé !
Il était temps d’ailleurs car les premières « grosses » sonorités de synthés n’allaient pas tarder à arriver : Master blaster (Stevie Wonder), Rappers delight (Sugarhill band), Roxane (The Police), Born to be Alive, Amoureux solitaire, Video kill the radio stars ... etc …