Pacific 1972-1973

PACIFIC 1972-1973

Le groupe s’est réellement constitué, dans sa première version, au printemps 1972, lorsque Jean-Claude Wilkens est venu nous rejoindre, André, Hervé, Philippe, Hermès et moi.

Un peu plus tard, Daniel est arrivé … à l’accordéon !

Et oui, à cette époque la valse musette était un « must » du samedi soir …

 

Jean-Claude a apporté ce « liant », cette finesse dans les arrangements, qui nous manquait.

A partir de l’été 1972, on a vraiment senti qu’il y avait « quelque chose » dans ce groupe.

Et la première prestation sur scène, lors d’un concours d’orchestres à Geer (août 1972), avec du matériel prêté par des potes, nous a confortés dans cette impression … tant la réaction du public a été enthousiaste.

 

A partir de ce moment, les « supporters » se sont agglutinés aux répétitions. La rue du Mignawez était envahie de mobylettes, deux à trois soirs par semaine !

La deuxième prestation scénique, un dimanche après-midi de septembre 1972, au Vieux Haneffe, préparée à la hâte, a été … magique : deux fois plus de monde qu’un thé-dansant « officiel » des « Altesses » ou des « Wally’s », les stars de l’époque. Les potes d'Hermès avaient fait fort ...

Dès ce moment, on a su qu’il allait se passer quelque chose.

Et, déjà, une « tactique » s’est imposée : ne pas commencer sans être prêts à 100%, ne plus se produire pendant un an, acheter tout le matériel professionnel d’un seul coup … et déterminer LA date du premier Bal.

Ce serait le samedi 26 novembre 1973 au Patria, à Thisnes … évidemment.

 

Encore fallait-il financer tout cela ! Tout a été mis « en commun » pour viser le meilleur. Certains ont même été à la cueillette des cerises pour se faire un peu d’argent …

Et, enfin, le grand jour est arrivé !

Par une journée de septembre 1973, l’ensemble de la troupe, avec certains parents, a débarqué chez « Flore Parijs » à Bruxelles, le temple des instruments de musique de l’époque.

Amplis London City et Fender, Orgue Hammond, Leslie, batterie Premier dernier cri, guitares Fender et Gibson, micros Shure, sono Dynacord … jusqu’au moindre mètre de câbles : tout a été acheté pimpant neuf !

 

Restait à attendre impatiemment la livraison de tout cela … qui est survenue le mercredi 23 novembre, au Patria. Saint-Nicolas avant l’heure pour les ados que nous étions.

Effervescence maximale pour tout déballer … et lire les modes d’emploi.

Appel à l’aide de quelques potes, vieux routiers dans divers groupes … qui bavaient un peu de voir ce rutilant matériel (ceci dit avec beaucoup de tendresse …).

On en avait presque oublié qu’on commençait trois jours plus tard.

Pas le temps de chipoter : 72 heures de répétitions non-stop pour régler tout ça … devant les yeux ébahis d’une bonne cinquantaine de nos « supporters » de la première heure.

Pendant ce temps, les parents et amis s’affairaient à confectionner notre première tenue de scène : ce seraient des pantalons « pattes d’eph » beiges et chemises en satin. Bleu ciel pour les musiciens, blanc pour moi.

Enfin le jour « j » est arrivé !

Trac maximal, dernières retouches aux chemises, trop larges. Un bruit de fond désagréable dans la sono, Phil qui troue une peau de la batterie, je suis sûr d’avoir un rhume, c’est pas possible !

Tant pis : on balance la sauce !

Et, miraculeusement, le bruit de fond de la sono s’estompe, on a apporté une nouvelle peau à Phil et … je n’ai pas de rhume.

Je crois que c’est seulement à ce moment qu’on s’est aperçus que la salle était bondée, dedans, comme dehors.

900 entrées (dans une salle qui peut, tout juste, en accueillir 300 simultanément …).

Le club organisateur (le vélo-club Saint-Martin … tiens tiens …) n’en revenait pas, nous non plus.

Un bar extérieur dressé à la hâte, des serveurs appelés en renfort parmi les participants, et la musique qui donne, donne, donne !

Jamais je n’oublierai les larmes de mes parents, des parents, frères et soeurs des autres musiciens, les yeux ébahis de nos amis, voisins ! C’était tout simplement géant (à notre niveau, bien sûr …).

Les premiers enchaînements Gloria/Satisfaction, devant une telle foule en véritable délire, ça c’est gravé à tout jamais !